Portrait

Portrait-Cabane Davout

La Cabane Davout

La Cabane Davout est une ludothèque et un lieu multi-associatif porté par l’association Strataj’m. La cabane est ouverte aux habitants et aux associations du quartier. Située au 37 boulevard Davout sur les Marécheaux, c’est un lieu de rendez-vous pour les jeunes qui souhaitent utiliser ces espaces, le local avec cuisine et le jardin, pour réaliser des rencontres, des projets et des actions. La Cabane Davout et son équipe sont à l’origine de la fête du quartier et de Miss et Mister et d’autres projets créatifs qui ont permis aux jeunes et plus largement aux habitants du quartier de co-organiser des évènements fédérateurs. Aboudou Samassa, responsable de la cabane Davout et Boubou Cissé, coordinateur de projets avec les habitants nous accueillent dans le jardin avec bacs et terrasse en bois sous les arbres feuillus du mois de juillet 2022.

Entretien avec Virginie Loisel / Double Face

Didi Minthe, Aboudou Samassa, Hélène Lachaussée et Boubou Cissé de l’association Strataj’m

C’est un quartier où il y a beaucoup de jeunes et qui a subit beaucoup de travaux. Beaucoup de changements, il y a eu le tram, avant c’était une 4 voies. Le quartier avant était ouvert et il s’est refermé et aussi c’est un quartier coupé en deux.

Aboudou Samassa

© Double Face

1 – Aboudou Samassa se présente

2 – Qui est Hélène Lachaussée ?

3- Boubou Cissé se présente / la fête de quartier de l’été

Le fête de quartier, tous les ans, au mois de juin. © Double Face

4 – L’importance d’une fête dans le quartier Paga

On l’appelle Paga, il y en a qui vont l’appeler La Tour du Pin, ils vont l’appeler Davout, Paganini, mais nous c’est Paga.

Boubou Cissé

5 – Volonté de rassembler habitants et associations

6 – Miss et Mister, c’est quoi ?

7 – Réaliser un film avec les jeunes par les jeunes

8 – Le public, les sorties et les partenaires

© Fakele

Portrait-Rocé

Rocé

Rocé, né en 1977, est un rappeur engagé depuis 20 ans. Nourri par le doute et pétri de désillusion, c’est un artiste militant qui dénonce les impérialismes avec une énergie intacte imprégnée de poésie à travers quatre albums de rap français. En 2018, il sort une compilation de morceaux engagées issues des anciennes colonies des diasporas ou de la France ouvrière à travers le temps : Par les damné.e.s de la terre, des voix de luttes 1969-1988. En 2021, après quelques années d’absence sur la scène du rap français, le rappeur a sorti un clip intitulé Tenir Debout qui résonne avec une actualité brulante en France et aux Etats-Unis et les combats contre les discriminations.

Ce podcast est réalisé à partir des extraits de la table ronde qui s’est tenue le 22 janvier 2022 à la bibliothèque Assia Djebar avec des lectures de textes de certaines de ses compositions et de textes autobiographiques et militants.

Je pars sur les chapeaux d’roues, les pieds dans la grosse boue 
Nerveux, distant mais toujours prêt à aller au bout 
Les différences qui gênent,
j’en ai senti le goût 
J’ai goûté à l’oxygène des milieux qu’on dit trop fous 
Mon âme évolue en guerre, j’veux être révolutionnaire 

Changer le monde
 

1 – L’Exil / On s’habitue

2 – Nos Parents / Par les damnés de la terre

3 -La France / Je chante la France

4 – La transmission / Tenir debout

5Nos galères

6 – Nos colères, nos frustrations / Si peu comprennent

7 – L’école / Habitus

8 – Qui l’on est, D’où l’on vient / L’un et le multiple

9 – Estime de soi / Habitus

10 – Changer le monde

© Fakele

Portrait-Les Dégommeuses

Les Dégommeuses

Les Dégommeuses sont une équipe et association de foot fondée en 2012, majoritairement composée de lesbiennes et de personnes Trans. L’association a pour objectif de lutter contre les discriminations dans le sport et par le sport. Les Dégommeuses sont engagées dans des actions de proximité.

Extraits des prises de paroles de Véronica Noseda et Julia lors de la table ronde organisée au centre Louis Lumière dans le 20e à Paris le 8 mars 2022, sur le thème de La parité dans le sport. Les questions posées à cette table ronde ont été préparées par les élèves de seconde du lycée Hélène Boucher.

Cecile Chartrain et Véronica Noseda au stade Maryse Hilsz.

Il faut arriver à ne pas se cantonner dans l’espace que l’on a décidé pour vous, que ce soit en raison de son genre, de son origine, de son adresse, de sa religion. Lorsqu’on vous cantonne dans un espace, l’idée serait de briser les frontières.

Véronica Noseda

© Fakele

Julia et Véronica Noseda se présentent

Est-il nécessaire de se regrouper entre femmes en non mixité dans le sport ?

Les discriminations rendent-elles plus fortes ?

Peut-on partager nos discriminations ?

Lorsque vous avez intégré l’équipe des Dégommeuses, est-ce que vous avez eu peur d’être critiquée ?

Les Dégommeuses vous ont-elles aidées à vous libérer de ce que vous cachez ?

Vous avez dit qu’être une femmes dans le sport avait des inconvénients, est-ce qu’il y a des avantages ?

Qui finance les actions des Dégommeuses ?

Quel est votre souhait le plus cher ? / Véronica Noseda

Quel est votre souhait le plus cher ? / Julia

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Portrait-ASILE

ASILE

Geneviève Guilhaume, est bénévole (et ex-vice présidente) de l’association ASILE fondée en 2018. Odile Dreiss est bénévole depuis plus d’un an et travaille en binôme avec Geneviève. ASILE est une structure engagée dans le 20e auprès des demandeurs d’asile.

Entretien avec Virginie Loisel / Double Face

Ce sont des gens qui prennent des risques considérables pour essayer de fuir des violences, de fuir la torture, de fuir des mariages forcés où des femmes ont été très maltraitées.

Geneviève Guilhaume

1-Geneviève Guilhaume et Odile Dreiss se présentent

Je m’appelle Geneviève Guilhaume, j’ai démarré mon travail auprès des demandeurs d’asile dans une structure du secours catholique qui s’appelle le Cèdre. Mais ensuite le secours catholique a orienté ses activités différemment et a supprimé le département ASILE…

2-De quelle manière vous intervenez avec les partenaires ?

Ce qui est un peu spécifique à notre association, c’est que par rapport aux SPADA qui sont les plateformes qui accueillent en premier les demandeurs d’asiles en région parisienne, comme France Terre d’asile ou Coallia , par exemple. les gens qui travaillent là-dedans sont toujours dans l’urgence…

3-Comment fonctionne votre réseau ?

Je dirais que jusqu’à présent on est plus en lien avec des associations qui nous orientent des demandeurs d’asile, donc on est en lien avec un grand nombre d’associations notamment avec l’association Aurore, dans laquelle nous avons désormais un local quai d’Austerlitz…

4-Quel type de public recevez-vous ?

On a reçu beaucoup de femmes cette année, c’est devenu important dans le public des personnes que l’on reçoit. Ce sont des femmes qui viennent des pays d’Afrique de l’Ouest, notamment, elles viennent de Côte d’Ivoire…

5-Quels chiffres et quelles analyses peut-on faire du contexte parfois complexe des demandeurs d’asile aujourd’hui ?

Selon les derniers chiffres de l’OFPRA, on voit qu’à l’issue de l’année 2021, il y avait eu 103 000 de demandes d’asile, mineurs inclus, ce qui fait une hausse de 7% par rapport à l’année 2020….
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Portrait-Karim Dehiles

Karim Dehiles

Karim Dehiles est un usager très régulier de la bibliothèque Assia Djebar. Porteur de handicap depuis sa naissance, il considère ce lieu public comme une deuxième maison. L’équipe de la bibliothèque, attentive, lui réserve des activités ludiques et créatives toute la semaine. Pendant la Résidence Aya Cissoko, des activités spécifiques comme Haut parleur ou Miss et Mister ont permis à Karim de s’exprimer.

Entretien avec Virginie Loisel / Double face

Karim comme chez lui.

Ça représente de l’amour, de la tendresse, j’aime bien parce que les bibliothécaires prennent le temps de te parler, de communiquer avec toi. J’aime bien la bibliothèque Assia Djebar.

© Double Face

Karim Dehiles se présente / sa bibliothèque, son handicap

Je m’appelle Karim et j’ai 26 ans, j’aime bien venir à la bibliothèque parce que je m’amuse, je fais des soirées…

Comment se passent tes journées ? / Résidence Aya Cissoko

Bien, il y a le soleil, c’est vrai que quand il y a du soleil, je suis de très bonne humeur…, j’ai envie de rouler dans les rues, de venir à la bibliothèque souvent…
Karim – Clip réalisé par Yann Faure dans le cadre de l’atelier Haut parleur / OKLM, à la bibliothèque Assia Djebar

Le projet Miss et Mister, les discriminations dans la vie quotidienne.

J’ai fait mon projet sur le handicap, parler du quartier, ce qu’il faut changer…
© Fakele

Portrait-Thierry Marx

Thierry Marx

Thierry Marx est un grand chef cuisinier qui s’inspire, notamment, de la gastronomie moléculaire. Il a grandit dans la cité Bonnier au « 140 rue de Ménilmontant » dans le 20e, cité repérée comme terrain d’insécurité avant d’être réhabilitée au début des années 2000. Enfant, il rêve de devenir boulanger, bercé à la flûte Gana, baguette parisienne bien connue chez Ganachaud, rue de Ménilmontant. Après une scolarité médiocre, en 1978, il obtient un CAP de pâtissier, chocolatier et glacier.

Il devient ensuite commis chez les plus grands et remporte sa première étoile au Guide Michelin en 1988. Il se fait connaitre du grand public en étant juré dans l’émission Top Chef sur M6 de 2010 à 2014. En 2012, son restaurant Sur-mesure by Thierry Marx reçoit deux étoiles au guide Michelin et 5 toques au guide Gault et Millau. Le chef considère la cuisine comme « un lien naturel et social qui peut rassembler les Hommes ». Depuis 2002, Thierry Marx intervient en milieu carcéral pour y transmettre son savoir-faire. Il crée également une formation à la restauration, Boulangerie mode d’emploi et Cuisine mode d’emploi, composée d’un centre de formation boulangerie, d’un restaurant d’application et d’insertion et d’un centre de création culinaire qui compte une dizaine d’écoles en France.

La chance, ça se construit, c’est pas comme une loterie, ça se construit étape par étape. Pour avoir de la chance, il faut avoir un projet. L’idée, c’est d’avoir l’ingrédient secret qui est la persévérance c’est à dire de ne rien lâcher.

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Portrait-Cheick Tidiane Fall

Cheick Tidiane Fall

Auteur, compositeur et percussionniste, Cheick Tidiane Fall est un musicien de jazz de renommée internationale. D’origine sénégalaise il est arrivé en France en 1969. Il vit actuellement dans le 20e arrondissement dans une maison située le long de la petite ceinture rue des Maraîchers.

Entretien avec Virginie Loisel / Double Face

Cheick Tidiane Fall, près de sa maison-atelier, rue des Maraîchers, pose devant le photographe Fakele.

« Je suis intéressé par le côté Recherche qu’il y a dans le jazz… en tant que sociologue, je connais ces musiques, ces histoires de noirs américains qui sont africains.

J’apporte ma créativité dans ce sens là. »

© Double Face

L’image et le son : au commencement, une école de cinéma

Je suis arrivé à Paris dans les années 69, pour faire des études de cinéma. Donc je fais deux ans de péparation pour l’École de Vaugirard, à l’ENPC…

Mes rencontres avec des musiciens de jazz, Archie shepp, Pharoah Sanders, Teddy Edwards

À l’époque j’avais rencontré des musiciens de jazz comme Gerard Montrose en Belgique, et Paul Van Gysegem, il y avait un percussionniste avec qui j’ai beaucoup travaillé, qui était un ami, Chris Joris …

La pédagogie de la musique : lire et écrire

La pédagogie, ça m’a beaucoup aidé à apprendre la musique parce que ce sont des musiques qui sont complexes comme le jazz parce que c’est pas seulement les pentatoniques qui nous concernent nous en Afrique, faire des musiques qui sont sur les cadences…

La maison et les enfants. Ouverture et collaborations avec mon fils Lefa, Sexion d’Assaut

Maintenant il doit y avoir 15 ans, avant on habitait dans la rue Jacob, et ensuite on est allé rue des Abbesses, mes enfants sont nés rue des Abbesses…
© Fakele

Portrait-Omar Benlaâla

Omar Benlaâla

Omar Benlaâla est un écrivain né en 1974 à Ménilmontant. Il est l’auteur, en 2015, de La Barbe, paru aux éditions du Seuil, ainsi que de plusieurs ouvrages qui évoquent des histoires franco-algériennes.

L’Effraction, aux éditions de l’aube parait en 2016 comme un livre construit en réaction à celui d’Edouard Louis (Histoire de la violence, 2015). Le livre, mêlant la fiction à des faits réels, confronte les « personnages » du livre de Louis, Réda jeune Parisien d’origine Kabyle, de classe populaire à Edouard-Hédi, un jeune écrivain d’origine populaire, homosexuel, hissé dans le monde des livres et de la connaissance.

Enfin, son dernier opus est paru en 2018, Tu n’habiteras jamais Paris, édition Flammarion, raconte l’histoire de Bouzid qui quitte sa Kabylie natale pour Paris. Son jeune âge ne l’empêche pas d’être lucide sur la nécessité de partir. Mais Bouzid a des attentes et des aspirations. À cette histoire individuelle s’ajoute une autre : la trajectoire de Martin Nadaud, un autre maçon, creusois, né en 1815 et « monté » à Paris à l’âge de 14 ans, en 1830, avant de devenir député en 1848. Les voix s’entremêlent dans ce récit double, et pour cause : l’auteur-narrateur se fait le porte-parole de son père, Bouzid, et mène côte à côte les deux histoires. 

Lectures de plusieurs ouvrages d’Omar Benlâla lors de la table ronde organisée le 22 janvier 2022 à la bibliothèque Assia Djébar.

Omar Benlaâla lit un extrait de Tu n’habiteras jamais Paris

Gamin, j’adorais les grands espaces, marcher pieds nus, croquer de l’oignon cru. Il y avait des courses de mulets organisées tout autour du village. Pour le citadin que j’étais, un dépaysement total et puis, on peut dire qu’on était un peu les rois du monde parce qu’on venait qu’une fois l’an…

Tu n’habiteras jamais Paris

L’exil / Lecture d’un extrait de Tu n’habiteras jamais Paris (1)

Nos parents / Lecture d’un extrait de Tu n’habiteras jamais Paris (2)

La France / Lecture d’un extrait de Tu n’habiteras jamais Paris (3)

La transmission / Lecture d’un extrait de L’Effraction (1)

Nos Frustrations / Lecture d’un extrait de L’Effraction (2)

L’école / Lecture d’un extrait de Tu n’habiteras jamais Paris (4)

Nos identités / Lecture d’un extrait de L’Effraction (3)

Estime de soi / Lecture d’un extrait de L’Effraction (4)

Changer le monde / Lecture d’un extrait de Tu n’habiteras jamais Paris (5)

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Portrait-FASTI

FASTI

Fernanda Marrucchelli est coordinatrice à la FASTI, la fédération des Association de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s, une structure engagée et accueillante dans le 20e.

Entretien avec Virginie Loisel / Double Face

Fernanda Marrucchelli, devant la FASTI, 58 rue des amandiers, 75020 Paris

Nous considérons qu’il faut rompre avec la colonisation définitivement et permettre aux populations, la liberté de circulation et d’installation...

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1-Fernanda Marrucchelli se présente

Je suis Fernanda Marrucchelli, je suis coordinatrice à la FASTI (fédération des associations de solidarité avec toutes et tous les immigrés)...

2-Quelle est l’action de la FASTI ?

L’action que nous menons ici dans le 20e arrondissement, c’est un accompagnement pour l’égalité des droits et notamment avec des permanences ici au siège de la FASTI dans le quartier des Amandiers…

C’est une manière de renouveler le service public… ça participe à l’épanouissement des droits et de la démocratie.

© Double Face

3-Quelles sont les difficultés les plus flagrantes ?

Cette dématérialisation (des moyens de communication) prive les personnes qui peuvent être françaises ou étrangères, de l’accès aux droits surtout des personnes qui ont des difficultés avec l’écrit et ce qu’on appelle aujourd’hui l’illectronisme

4-Ça fait combien de temps que la FASTI travaille avec la bibliothèque Assia Djebar ?

Je veux saluer l’engagement des bibliothécaires parce que c’est à leur initiative qu’il y a eu ce projet soutenu financièrement par la Ville de Paris et ça montre que dans un espace de culture qui pourrait être élitiste c’est aussi un lieu de développement de culture populaire…

© Fakele