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Parité

dans

le sport

Le 8 mars 2022, journée de la femme, une table ronde sur les questions de la parité dans le sport, s’est déroulée au centre d’animation Louis Lumière, avec Béatrice Barbusse, normalienne en sociologie, ancienne sportive de haut niveau et autrice, Adil El Ouadehe, directeur technique adjoint à l’Union Française des Oeuvres Laïques d’Education Physique (UFOLEP), Les Dégommeuses, équipe et association féministe de foot, fondée en 2012, qui milite pour l’égalité femme-homme sur le terrain du sport, autour d’Aya Cissoko, Championne du monde de boxe et écrivaine.

De gauche à droite, Aya Cissoko, Adil El Ouadehe, Veronica Noseda et Julia (Les Dégommeuses) – ©photos-DoubleFace

🔊 Écouter la table ronde en version intégrale 🔊

Quelle est la place des femmes dans le monde du sport ? Pourquoi sont-elles largement sous représentées dans les instances dirigeantes et aux postes d’encadrement technique ainsi qu’à la fonction d’arbitrage ou de juge ? 

Qu’en est-il du sport amateur ? Le sport est-il un terrain de militantisme ? Le sport est-il politique ? Les sportives et sportifs français font-ils ou s’autorisent-ils à faire de la politique ? Si oui, comment leurs actions s’illustrent-elles sur le terrain ? Et quel impact ont-ils sur la société ? 

Mots de la directrice de la Bibliothèque et de l’élue à la culture

Assia Djebar, Anne-Marie Vaillant et Marthe Nagels, élue à la culture

Anne-Marie Vaillant : Bonjour à tous, la bibliothèque Assia Djebar…

PRÉSENTATIONS

Présentation Béatrice Barbusse

Présentation : Les Dégommeuses

Présentation :  Adil El Ouadehe

Présentation : Aya Cissoko

Béatrice Barbusse, normalienne en sociologie. Elle commence le handball à 11 ans. Pendant 10 ans, de 1980 et 1990 elle évolue en handball en national 1, à Créteil et à Alforville. Seule femme à présider en France un club professionnel de handball masculin et autrice. Depuis 1992, elle est enseignante-chercheuse en sociologie, à l’université Paris Est Créteil. Elle se bat pour l’égalité homme/femme dans les instances dirigeantes du sport. À lire : Du sexisme dans le sport (éd. Anamosa, 2016). 

Les Dégommeuses, équipe et association féministe de foot majoritairement composée de lesbiennes et de trans, qui milite pour l’égalité femme-homme sur le terrain du sport. Le foot est un jeu mais il est aussi un mode potentiel d’affirmation politique. Terrain d’expression privilégié des discriminations liées au genre et à l’orientation sexuelle, il peut aussi être un vecteur formidable pour faire bouger les lignes. Les Dégommeuses sont engagées dans des actions de proximité (sensibilisation du public sportif aux stéréotypes de genre), dans du plaidoyer pour promouvoir le sport féminin et la visibilité lesbienne, et dans des projets de solidarité internationale.

Adil El Ouadehe, directeur technique adjoint à l’UFOLEP (Union Française des Œuvres Laïques d’Éducation Physique). Cette fédération multisports regroupe 400 000 adhérents et 10 000 associations. Membre du Comité National Olympique et Sportif Français, l’UFOLEP s’efforce de promouvoir une idée du sport accessible à tous. Grâce à ses 102 comités départementaux et ses 24 comités régionaux, elle développe des activités allant de la découverte du sport à la compétition au meilleur niveau. L’UFOLEP privilégie la dimension associative dans une approche éducative, formatrice et conviviale.

Aya Cissoko, sacrée Championne du Monde amateur de savate boxe-française en 1999 et 2003 puis de boxe-anglaise en 2006. En 2011, elle co-écrit avec Marie Desplechin son autobiographie aux éditions Calmann Levy, Danbé. En 2016 sort N’ba chez Calmann Lévy. L’anthologie Imagine africa in 2060 est publié aux éd. Peter Hammer verlag en avril 2019. Un livre dans lequel 10 auteur.e.s africain.e.s ou afrodescendant.e.s livrent leur vision sur le devenir du continent. En 2020 sort Boxe chez En exergue. Enfin en 2022 est sorti Au nom de tous les tiens, publié aux éditions Seuil, texte sous forme de lettre adressée à sa fille.


Table ronde

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QUESTIONS AVEC LES ÉLÈVES DU LYCÉE HÉLÈNE BOUCHER PARIS XXÈME

1-Q-HB-Martin : Est-ce que ce sont les discriminations subies dans le sport qui vous ont poussée à devenir sociologue ?

Béatrice Barbusse: Si je veux être honnête avec vous je dirais oui. Vous avez remarqué je suis blanche, je n’ai pas subi de discrimination liée à la couleur de peau..

2-Q-HB-Paco : À l’ufolep, comment vous faites pour qu’il y ait égalité entre filles et garçons ?

Adil El Ouadehe : Il faut trois choses : il faut une intention, il faut vraiment vouloir travailler sur ces questions-là. Travailler sur l’égalité c’est un engagement et c’est un engagement qui est très fort..

3-Q-HB-Rosalie : Comment se reconvertir après une carrière sportive ?

Aya Cissoko : En France, on apprécie les sportifs et les sportives en activité mais dès lors effectivement que ceux-ci partent à la retraite ou sont dans l’obligation de prendre leur retraite, il n’y a pas d’après. Très rare sont les sportifs et sportives avoir préparé leur reconversion..

4-Q-HB-Marie PATOUILLET (sportive présente dans le public) :

Est ce que tu as mené ton combat pour la parité en tant que sportive retraitée ou en tant que sportive active ?

Aya Cissoko : Je suis l’une des rares exception de ma fédération à avoir mené le combat pendant ma carrière sportive. Mais ce qui me sauvait c’est que j’étais la meilleure de ma catégorie..

5-Béatrice Barbusse : le combat contre le sexisme dans le sport

Béatrice Barbusse : Après ma carrière j’ai arrêté le sport parce que tout simplement j’en pouvais plus, mentalement et physiquement. Mon corps était fatigué et ma tête aussi..

6-Aya Cissoko : sécurité, protection et droit dans la carrière d’un athlète

Aya Cissoko : C’est qu’on a tendance à croire effectivement que le sport serait un monde parfait outre les questions d’égalité raciale, de genre, d’accès pour les personnes en situation d’handicap. Mais moi je trouve que le sport est un espace très très violent..

7-Adil El Ouadehe : y-a-t-il des hommes dans le combat de la parité ?

Adil El Ouadehe : Est-ce qu’il y a des hommes, oui. Est-ce qu’il y’en a suffisamment, non. Et même parmi ceux qui sont mobilisé le soutien n’est pas évident..

8-Béatrice Barbusse puis Julia : nécessité de se fédérer entre femmes, en non mixité

Béatrice Barbusse : Dans le sport, nous sommes une minorité de femme à élever la voix et à se battre pour ce genre de chose..

9-Béatrice Barbusse : statistiques et repères historiques de l’exclusion des femmes dans le sport

Béatrice Barbusse : Pour vous donner des repères, les femmes représentent dans le sport moins de 20% que ce soit en tant que dirigeante sportive que ce soit en tant que journaliste, pour les entraineuses c’est encore moins..

10-Aya Cissoko : Injonctions permanentes et besoin de « safe space »

Aya Cissoko : Dans le sport, vous êtes sensées être bonnes effectivement dans la pratique qui est la vôtre. Bonne aussi effectivement en tant que femme alors qu’un homme on ne lui demande pas d’être bon et beau..

11-Q-HB : comment faire avancer les choses ? (en Egypte par exemple) Évolution et ouverture de l’institution

Béatrice Barbusse : Chez nous c’est la loi qui fait avancer les choses, c’est par la loi..

12-Q-HB-Léa : est-ce que les discriminations vous ont fait devenir plus forte ?

Aya Cissoko : À chaque fois qu’on me disait que ce n’était pas possible, à chaque fois c’était un formidable moteur pour moi..

13-Julia : les discriminations rendent-elles plus forte ?

Julia : Si j’ai dit que j’avais fait du patinage artistique sur roulettes, c’est pas pour rien. Moi quand j’étais petite j’habitais à la campagne dans un petit village et j’avais très envie de faire du foot..

14-Julia puis Béatrice Barbusse : Partager ses discriminations

Julia : Je pense que ce n’est pas qu’un attitude individuelle, il y a peut-être une force de caractère..

15-Marie Patouillet : prévention et éducation des hommes (+ anecdote ministre)

Marie Patouillet : Je m’adresse surtout aux jeunes femmes qui sont en seconde, moi j’ai 33 ans, je suis déjà dans la vie adulte et malgré ça je passe au-dessus de discrimination et parfois je me rends compte des mois après..

16-Q-HB : lorsque vous avez intégré l’équipe des dégommeuses, est-ce que vous avez été critiquée par l’orginalité de votre équipe ?

Veronica Noseda : Moi j’étais là depuis le début donc je n’ai pas vraiment intégré l’équipe parce que j’ai assisté à sa création. Mais c’est vrai que mille fois j’ai eu peur d’être étiqueté en tant que lesbienne..

17-Q-HB : Les dégommeuses vous ont elles aidé à vous libérer de ce que vous cachez ?

Veronica Noseda : Oui, je dirais les dégommeuses et surtout les combats, les luttes. Peut-être vous aussi à votre niveau, au niveau de l’école, vous avez menez des combats..

18-Q-HB-Lilia : comment concilier votre vie de famille et votre pratique du sport ?

Aya Cissoko : C’est une très bonne question dans le sens ou pas mal de sportives se posent la question du bon moment pour tomber enceinte, avoir un enfant..

19-un papa : question pour ma fille qui veut faire du foot

Un papa : Est ce que vous auriez des informations, des sites qui recenseraient des clubs destinés aux filles..

20-Q-HB : Vous avez évoqué de nombreux inconvénients mais quels sont les avantages pour les femmes de faire du sport ?

Veronica Noseda : Le foot féminin a été bannit pendant des années en France et Angleterre et quand j’ai commencé à faire du foot j’ai compris pourquoi..

21-Les jeunes générations : faites du sport !

Julia : Santé et aussi santé mentale au sens large parce que  je sais quand je suis arrivée chez les degommeuses c’est un truc que j’ai vraiment remarqué, c’est le bien que cela faisait à ma tête..

22-Q-HB : qui finance les actions des dégommeuses ?

Veronica Noseda : On a plusieurs financeurs. La Mairie de Paris finance en partie, des financements de la région..

23-Aya Cissoko : Quel est votre rêve ?

Aya Cissoko : Déjà par rapport à cette soirée moi j’aimerais que vous n’ayez pas peur d’utiliser les mots pour qualifier, pour dire les choses..

24- Adil El Ouadehe : quel est votre rêve ?

Adil El Ouadehe : Il n’y a pas d’âge pour s’engager, pour rentrer dans des associations, s’intéresser, être solidaire..

25-Julia : quel est votre rêve ?

Julia : C’est que vous arriviez à ne pas vous cantonner dans l’espace qu’on a décidé pour vous.  À raison de son genre, de son origine, de son adresse de sa religion on vous cantonne dans un espace souvent..

26-Véronica Noseda : quel est votre rêve ?

Veronica Noseda : Le sport et le foot en ce qui nous concerne ce n’est pasjuste bouger son corps..

27-Béatrice Barbusse : quel est votre rêve ?

Béatrice Barbusse : Souvent je dis à mes étudiants : Ne pas faire sienne les limitations des autres..

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