Quand Marie Desplechin rencontre Aya Cissoko, elle est touchée par la singularité de son histoire. Née de parents maliens, Aya a connu une petite enfance habitée de souvenirs délicieux, qui prend fin avec la disparition de son père et de sa petite sœur dans un incendie. Aya Cissoko incarne le «danbé», cette vertu bambara que le français traduit par dignité. Danbé (éd. Calmann-Lévy), voilà le titre du livre qu’elles ont coécrit. Un texte court et magnifique, bourré de drames et de coups durs, de joies et de trophées.
Ces deux auteures se retrouvent pour évoquer le parcours de vie d’Aya Cissoko, ce qui l’anime aujourd’hui, mais surtout sa trilogie autobiographique que vient clore Au nom de tous les tiens. Un texte sous le signe de la transmission qui interroge les inégalités sociales et la persistance du racisme en France. Il résonne comme un cri de colère, parce qu’ « il faut continuer à se battre et à interroger les hiérarchies sociales, montrer comment racisme et mépris de classe se mêlent dans une logique perverse. » et parce que « Devenir quelqu’un, c’est avoir une véritable conscience de l’autre. »
Marie Desplechin, écrivaine, scénariste, journaliste, militante écologiste. Elle a écrit une centaine de livres : de nombreux livres pour enfants et adolescents, comme «Verte» et «Le Journal d’Aurore», elle écrit aussi pour les adultes. «La Vie sauve», écrit avec Lydie Violet, a obtenu le Prix Médicis Essai en 2005. Marie Desplechin s’intéresse à de multiples domaines et travaille avec des artistes de différentes disciplines.
Enregistrement intégral de la rencontre du 23 septembre 2022 à la bibliothèque Assia Djebar